Prendre soin de toi

Chaque membre d’une famille à un rôle à jouer et assume certaines responsabilités pour assurer le fonctionnement de la famille. Contribuer à la vie familiale, en aidant pour les repas, le ménage ou le linge, par exemple, est important et apporte plusieurs avantages !

Les membres de la famille doivent toutefois s’entendre sur la répartition de ces responsabilités qui doivent être attribuées en fonction de l’âge et des capacités de chacun. Cette répartition peut aussi dépendre de la culture, des valeurs et des règles de la famille.

Comment établir de saines limites?

Il est possible qu’à certains moments tu fasses parfois des choses que tu aimerais mieux ne pas faire ou encore que tu acceptes un comportement bien que ce dernier te rende mal à l’aise. Personne n’est invincible, il est donc important de reconnaître et d’établir ses limites afin de s’assurer qu’elles soient respectées.

Voici 2 conseils de base pour t’aider à mieux reconnaître tes limites :

1 - APPRENDS À TE CONNAÎTRE

Plus tu apprends à te connaître, plus ce sera facile d’identifier tes limites personnelles. Pour ce faire, nous t’invitons à télécharger un carnet d’exercices qui vise à te donner des trucs pour apprendre à te connaître. Tu peux aussi utiliser notre outil   >>Ton vécu ressemble à quoi<<  disponible dans la page des outils afin de réfléchir sur ta situation actuelle, tout comme d’autres jeunes comme toi l’ont fait dans le passé (apprends-en plus ici).

Essaye aussi de réfléchir aux comportements que tu fais ou que l’autre fait et qui te rendent inconfortable (et à l’inverse, ceux avec lesquels tu te sens confortable). Cela te permettra de définir la nature de tes limites (certaines peuvent être flexibles et d’autres sont plus strictes, par exemple de quitter toute situation de violence physique).

2 - CONCENTRE-TOI SUR TOI-MÊME

Il peut être utile d’identifier les comportements que l’on souhaite changer plutôt que d’envisager ce qui amènerait les autres à changer puisqu’on a moins le contrôle sur les comportements des autres. Voici quelques pistes de réflexion :

  • Quels sont mes comportements que j’aimerais changer ?
  • Quels sont mes besoins personnels ?
  • Qu’est-ce que je peux faire pour combler mes besoins personnels ?
  • Quels sont les comportements qui me permettront de prendre soin de moi ?

Les exercices de pleine conscience sont un bon moyen de se concentrer sur soi-même. En prenant conscience de notre corps, de notre respiration, et en se concentrant sur ceux-ci, il est possible de prendre un peu de distance par rapport aux choses qui nous entourent et de mieux ressentir nos limites. Tu souhaites essayer la pleine conscience? C’est par ici.

Il se peut toutefois que lors de moments plus difficiles tu te retrouves à prendre un peu plus de responsabilités en charge pour aider ton parent. Tu pourrais alors prendre de nouvelles choses en charge en plus de tes responsabilités habituelles pour aider ton parent/ta famille comme, cuisiner ou faire le ménage, t’occuper de tes frères/sœurs plus jeunes, réconforter ton parent, etc. L’important est que ça ne devienne pas trop lourd pour toi !

SOUVIENS-TOI

Un parent qui a un trouble mental peut bien souvent avoir de la difficulté à remplir ses obligations professionnelles, familiales et sociales. Mais, le rôle de ton parent n’est pas interchangeable avec le tien. Il est donc important que tu puisses reconnaître et mettre tes limites par rapport aux responsabilités que tu peux avoir et de pouvoir en discuter avec ton parent.

>Apprends-en plus ici.

Les signes à surveiller pour respecter ses limites

Voici 8 signes à surveiller qui pourront t’aider à voir si c’est trop pour toi :

Tu as l’impression de devenir le « parent » de ton parent, de devoir faire différentes tâches ou de prendre plusieurs décisions à la place de ton parent et d’avoir des responsabilités qui dépassent ta zone de confort (ex. : aider ton parent à résoudre ses conflits, payer ses factures, etc.)
Tu sens que tu es la seule personne vers qui ton parent/ta famille peut se tourner pour avoir de l’aide.
Tu penses que tu n’as pas le droit de dire que ça ne va pas, de perdre patience ou de te décourager, car ton parent/ta famille en ont déjà bien trop à gérer.
Tu penses que si ton parent ne se rétablit pas c’est parce que tu n’en fais pas assez.
Tu as de la difficulté à répondre à tes propres besoins, comme prendre soin de toi, voir tes ami·e·s, t’investir dans les projets qui te tiennent à cœur, parce que le bien-être de ton parent/ta famille devient ta priorité.
Tu sens que le temps et l’énergie que tu consacres à aider ton parent/ta famille entraînent des répercussions sur ta santé, tes études, etc.
Tu as l’impression de faire certains sacrifices pour aider ton parent/ta famille, sans qu’il/elle le remarque ou te soit reconnaissant.e pour cela.
Tu as l’impression que ton rôle dans la vie c’est surtout d’aider les autres et qu’il n’y a pas grand monde pour t’aider toi.

Si tu présentes un ou plusieurs de ces signes, c’est peut-être que la situation te fait vivre trop de stress. Tu peux aussi utiliser notre outil  >>Fais le point sur ton stress<< pour faire le point sur ton niveau de stress.

Le stress est un signal d’alarme. L’idée, c’est surtout d’apprendre à reconnaître tes signaux de stress afin de mettre tes limites et prendre soin de toi avant que la situation devienne trop lourde. Pour t’aider à y voir plus clair, nous t’invitons à lire notre bande dessinée originale sur le sujet et à explorer notre outil >>Retrouver le calme avec la pleine conscience<<.

C’est important de trouver un bon équilibre entre le fait d’aider ton parent et de vivre ta propre vie.

→ Lis en plus ici sur les choses que tu peux faire pour aider ton parent à se sentir mieux tout en faisant attention à toi. 

LE RÉCONFORT

« J’ai pris cette photo afin de démontrer l’enfant « parentalisé » dans ce sens où il réconforte sa mère alors que ce n’est pas nécessairement sa responsabilité. Il m’est arrivé, au cours des dernières années, et encore aujourd’hui de devoir réconforter ma mère dans ses peines, ses peurs, de la calmer dans son anxiété et dans ses colères... »

Marie-Pier, 21 ans

→ Voir d’autres témoignages.

Et si ça devient trop lourd?

Il est important d’être à l’écoute des émotions que tu vis et de comprendre ce qui te fait vivre ces émotions (ex. : la tâche qui t’est confiée est trop difficile). Le fait d’être en mesure d’identifier tes signaux de stress et ce qui te fait vivre du stress te permettra d’apprendre à réagir plus efficacement et rapidement face aux défis que tu rencontres. Notre outil   >>Fais le point sur ton stress<<  peut t’aider à mieux identifier tes signaux et sources de stress.

Parmi toutes les choses qui peuvent te faire vivre du stress, il est aussi important d’apprendre à faire le tri entre celles sur lesquelles tu as un certain contrôle et celles qui t’échappent afin de ne pas t’épuiser à essayer de changer ce que tu ne peux pas contrôler.

Dans certains cas, tu pourrais aussi avoir besoin de prendre de la distance ou avoir le goût de déménager chez une autre personne en colocation ou seul·e.

L'action de demander de l'aide est un signe de force et contribue à favoriser la santé mentale de tous les membres de ta famille. Ton cercle de soutien peut t’être utile dans ces moments. Utilise notre outil
>>Ton cercle de soutien<<  pour te permettre de réfléchir à ces personnes qui te soutiennent.

Il existe aussi des ressources qui peuvent t’outiller et répondre à tes besoins.

Pour une aide immédiate, compose Info-Social au 8-1-1.

LE FIL D'UNE VIE

« Devenir adulte quand on a un parent atteint d’un trouble mental, c’est avoir le rôle de parent et d’enfant qui se mêlent comme un tas de fils. Lorsque mon père est tombé malade, la frontière qui existait entre moi et mes parents est devenue floue. J’avais le rôle alternativement de parent et d’enfant et même dans une certaine mesure de mari parce que je devais remplacer mon père qui ne pouvait pas occuper ses fonctions. »

Daniel, 23 ans

→ Voir d’autres témoignages.

SAVAIS-TU
QUE?
Plusieurs termes sont utilisés pour désigner les personnes qui apportent des soins ou du soutien à l’un de leur proche atteint d’un trouble mental, d’un trouble physique ou d’un autre type de difficulté (ex. : psychosociale). On peut parler de « proche aidant » ou « personne proche aidante », d’« accompagnateur » ou d’« aidant naturel » par exemple.