Prendre soin de toi

C’est une bonne chose d’essayer de parler avec ton parent à propos de ce qui se passe. Essaie d’avoir une conversation quand les choses vont plutôt bien à la maison. Cela pourrait être une bonne stratégie de planifier cette conversation afin que chacun·e se sente prêt·e à discuter sérieusement (ex. : « Penses-tu qu’on pourrait se parler ce soir, après le souper ?). Tu pourrais même montrer à ton parent ce site ou sa version en livret comme point de départ.

Écrire peut aussi parfois être une bonne option pour aborder des sujets difficiles. Si ce moyen t’intéresse, nous te proposons d’essayer l’outil simple et interactif de rédaction d’une lettre de Jeunesse, j’écoute. Celui-ci peut t’aider à réfléchir sur ce qui te préoccupe et à préparer une discussion avec ton parent.

Souviens-toi que parler avec ton parent de ce que vous vivez en famille ne réglera pas toutes les difficultés en une conversation. Ça peut en prendre plusieurs : en commençant par aborder des choses plus petites puis en abordant des sujets de plus en plus importants au fur et à mesure des discussions. Tu pourrais avoir peur de fâcher ton parent en lui parlant de ces choses-là, mais il se sentira sans doute mieux quand il comprendra ce que tu vis.

 

Je...

Pour bien communiquer, nous t’invitons à suivre des conseils de base qui proviennent de l’approche de la communication non violente en t’exprimant au « Je ». Celle-ci permet notamment de partir de sa propre perception et de ses émotions, ce qui évite de critiquer l’autre personne ou de la mettre sur la défensive. L’objectif est d’engager un dialogue axé sur l’écoute et la compréhension de l’autre.

La communication non violente repose sur les 4 principes d’actions suivants :
1. Observer sans évaluer
2. Dire son émotion en utilisant le « Je »
3. Exprimer son besoin sans parler d’action
4. Demander sans exiger
VOICI UN EXEMPLE D’UNE COMMUNICATION NON VIOLENTE AU « JE » :

AU LIEU DE DIRE :

« Tu as vraiment besoin d’aller
te faire soigner! »

TENTE PLUTÔT DE DIRE :

« (1) J’ai remarqué que tu sembles vraiment triste en ce moment,
(2) je suis très inquiet·ète pour toi.
(3) J’aimerais être rassuré·e sur le fait que tu vas prendre soin de toi.
(4) Accepterais-tu de revoir la·le psychologue qui t’avait tant aidé·e il y a deux ans?»

 

À toi de jouer!

Télécharge ici une fiche
avec les étapes de la communication non violente pour t’aider à te pratiquer. Tu y trouveras aussi une liste d’émotions pour t’aider à mettre des mots sur ce que tu ressens et une liste des besoins pour t’aider à identifier celui qui fait sens pour toi selon ta situation.

Pour résumer, tente de t’exprimer en décrivant d’abord la situation à ton parent par des faits observables, puis en nommant ton émotion en parlant à la première personne. Il devient alors plus facile par la suite de clarifier ton besoin ainsi que de formuler positivement et respectueusement ta demande ou ton ressenti à ton parent.

Il ne s'agit cependant pas d'une façon de parler qu'il faut suivre à tout prix!

Sache que ces conseils sont des repères qui pourront t’aider à clarifier ce qui se passe en toi et à bien communiquer avec les autres, dont ton parent.

 

Quand la communication est plus compliquée

Cela peut être plus difficile de communiquer avec ton parent quand ses symptômes sont trop sévères. Tu pourrais avoir l’impression qu’il n’est pas d’humeur à t’écouter ou qu’il n’a pas envie de passer du temps avec toi. Tu pourrais aussi percevoir que ton parent attend surtout que tu le rassures et le réconfortes, sans être vraiment disponible pour écouter ce que toi tu vis. Quand les personnes se sentent mal, il peut être vraiment difficile pour elles d’être avec d’autres personnes dans un véritable échange. Dans ces moments-là, ton parent peut effectivement avoir de la difficulté à t’écouter ou à prendre en compte ton point de vue.

Garde en tête que la personne qui vit avec un trouble mental ne se résume pas à ses symptômes : elle conserve ses qualités et compétences, mais il peut arriver que les symptômes prennent toute la place. Dans ces moments-là, rappelle-toi ceci:

  • Ce n’est pas ta faute et tu n’es pas responsable du rétablissement de ton parent. C’est plutôt le rôle des professionnel·le·s qualifié·e·s d’accompagner les personnes atteintes d’un trouble mental dans leur rétablissement.
  • Ça aide de mettre ses limites en te servant de tes émotions et de la liste des signes à surveiller pour respecter ses limites. Lorsque tu sens que c’est trop difficile d’échanger avec ton parent, n’hésite pas à lui dire que ce n’est pas le moment de discuter et centre-toi sur les moyens à ta disposition pour prendre soin de toi. Il sera toujours temps de reprendre vos échanges quand vous vous sentirez plus calmes.
  • Si tu as l’impression que tu n’arrives pas à faire face à ce qui se passe avec ton parent, parles-en avec quelqu’un de confiance,. Tu ne sais pas trop à qui? Identifie qui sont les personnes qui sont ou que tu aimerais avoir dans en complétant notre outil  >>Ton cercle de soutien<<.

L’EAU ENTRE LES DOIGTS

« Cette photo représente mon parent qui me « coule entre les doigts ». Je veux l’aider, mais je n’y arrive pas, car ma mère garde ses distances. C’est ainsi que je me sens avec mon parent: elle est très distante et je n’arrive pas à me rapprocher. J’ai l’impression de l’échapper comme de l’eau qui me coule entre les doigts. »

MC, 25 ans

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