Les troubles mentaux

C’est à partir de nos jugements et attitudes que nous percevons les gens autour de nous. Lorsqu’on a des pensées négatives envers une autre personne à cause de son sexe, de son identité ou orientation sexuelle, de sa religion, de son ethnie ou encore de sa santé mentale, il faut savoir qu’il s’agit de préjugés.

Bien que l’on parle de plus en plus des troubles mentaux dans la société et que les personnes qui en souffrent peuvent trouver un équilibre dans leur vie, il existe malheureusement encore des préjugés à leur endroit dans notre société. Voici quelques fausses croyances courantes associées aux troubles mentaux :

  • Les personnes qui vivent une dépression manquent de volonté.
  • Les personnes qui ont un trouble anxieux sont faibles.
  • Les personnes avec un trouble bipolaire sont difficiles à gérer.
  • Les personnes qui ont un trouble psychotique ont des personnalités multiples.

Les préjugés peuvent amener certaines personnes, à traiter ou à juger négativement les personnes qui ont un trouble mental, et même leur entourage. Elles peuvent, notamment, les rejeter ou encore les éviter. On parle alors de stigmatisation et de discrimination.

La stigmatisation et la discrimination

La « stigmatisation », c’est quand les personnes te traitent différemment ou bien rient de toi. La « discrimination », c’est quand les personnes agissent pour te nuire ou te mettre à l’écart. Ça arrive souvent quand les personnes ont peur, qu'elles ne comprennent pas quelque chose ou bien lorsqu’elles ont de mauvaises informations à propos de quelque chose.

Les personnes qui subissent de la stigmatisation et de la discrimination à leur égard peuvent vivre différentes conséquences. En voici quelques exemples :

  • développer une faible estime d’elles-mêmes;
  • ressentir différentes émotions (ex. : honte, gêne, peur);
  • avoir tendance à se dévaloriser ou à se critiquer;
  • se renfermer sur elles-mêmes (ex. : ne pas parler avec leur entourage de ce qu’elles vivent);
  • s’isoler (ex. : fuir les moments sociaux avec les ami·e·s, rater leurs cours ou quitter leur travail);
  • avoir de la difficulté à aller chercher de l’aide (ex. : auprès d’une personne de confiance, d’un·e intervenant·e).

Dans ton cas, tu pourrais par exemple:

  • sentir que tu es traité·e différemment à l’école, au travail ou dans ton groupe d’ami·e·s;
  • être intimidé·e et préférer passer du temps seul·e plutôt que de sortir avec les autres;
  • préférer « cacher » le « problème »;
  • choisir de ne plus inviter d’ami·es à la maison;
  • avoir l’impression que les parents de tes ami·e·s te traitent différemment.

Il est également possible que ton appartenance culturelle t’amène à vivre des défis supplémentaires à ce niveau. Par exemple, il est possible que les problèmes de santé mentale fassent l’objet d’une stigmatisation encore plus élevée dans ta communauté, en raison des croyances propres à ta culture. Il se pourrait même qu’en plus de vivre de la stigmatisation envers les problèmes de santé mentale de ton parent, tu vives aussi de la stigmatisation en raison de ton appartenance culturelle (ex. : racisme). Cela peut faire en sorte que tu aies l’impression d’être encore moins bien compris·e par les autres. Il se peut également que tu te sentes tiraillé·e entre tes croyances et celles des autres.

L’autostigmatisation, c’est quoi?

Lorsque tu commences à croire aux opinions négatives que la société a à l’égard des personnes ayant un trouble mental et de leur entourage, cela signifie que tu vis de « l’autostigmatisation ». Il peut donc arriver que tu aies l’impression d’être différent·e des autres ou que ton parent n’est pas comme les autres.

S’autostigmatiser peut avoir un impact sur ton estime personnelle, ton sentiment d’efficacité, tes émotions (honte, tristesse, colère) et tes relations sociales (tu préfères ne pas parler de ce que tu vis à tes ami·e·s). Il se peut même que cela t’amène à hésiter à aller chercher de l’aide par peur d’être jugé·e. En général, plus un·e jeune perçoit de la stigmatisation et de la discrimination dans son entourage, plus il·elle va avoir lui·elle-même tendance à s’autostigmatiser.

Bref, les préjugés à propos des troubles mentaux existent dans notre société et ils peuvent jouer un rôle important dans ce que tu vis. Mais, tout le monde peut aider à faire changer les choses pour combattre ces préjugés.

CONSEILS POUR LUTTER CONTRE LES PRÉJUGÉS

Il existe plusieurs actions que tu peux mettre en place pour lutter contre les préjugés. Voici 5 conseils pour le faire.

Reprendre et informer ton entourage

Si un membre de ton entourage fait des blagues ou des commentaires inappropriés à propos d’une personne ou d’un groupe ciblé, tu peux la·le reprendre en lui mentionnant que ses propos peuvent être blessants. Il·elle n’est peut-être pas conscient·e de l’impact que ses propos peuvent avoir sur les gens. Il se peut aussi qu’il·elle soit mal informé·e à propos de la situation. Tu peux ainsi lui fournir quelques faits entourant les troubles mentaux. Par exemple, tu pourrais lui dire qu’ils sont très fréquents et qu’ils ne sont pas des faiblesses personnelles : ce sont des maladies qui se soignent.

S’appuyer sur de l’information et des ressources fiables

L’Internet regorge d’informations et de conseils sur une panoplie de sujets, dont la santé mentale. Cependant, ces informations ne sont pas toutes fiables ou mises à jour. Il est donc important de bien vérifier les sources d’où proviennent ces informations avant de les partager via les réseaux sociaux et à son entourage. Pour cela, tu peux toujours te fier à des sites scientifiques (ex. : LaPProche), gouvernementaux (ex. : Ministère de la Santé et des Services sociaux) ou de ressources d’aide reconnues pour leur rigueur (ex. : Réseau Avant de Craquer, Tél-Jeunes, Jeunesse, j'écoute).

Montrer ton appui envers les personnes qui ont un trouble mental

Tu peux montrer ton appui en offrant ton aide, sans l’imposer, à une personne qui en ressent le besoin (ex., en l’écoutant, en la réconfortant, en la dirigeant vers de bonnes ressources). Même si elle refuse ton soutien à certains moments, elle saura qu’elle peut compter sur toi et qu’elle n’est pas seule.

Parler de ta situation

En parlant de ta situation, tu peux aider les membres de ton entourage à réaliser combien les problèmes de santé mentale sont fréquents et à devenir des personnes plus ouvertes.

Utilise notre outil   >>Ton cercle de soutien<<  pour identifier les personnes qui sont disponibles pour t’écouter sans porter de jugement (ex. : un·e adulte de confiance à l’école, un·e intervenant·e).

Participer et s’impliquer à des activités de sensibilisation et d’action ainsi qu’à des activités de recherche portant sur la santé mentale

Les activités de sensibilisation et de recherche peuvent être une bonne façon de lutter contre les préjugés, car elles permettent d’en apprendre plus sur les troubles mentaux et d’éduquer la population sur le sujet. Pour connaitre les activités faites dans ta région, tu peux te renseigner auprès d’organisations locales comme les organismes communautaires et les universités. Tu peux aussi suivre les pages d’organisations qui œuvrent dans la santé mentale sur les réseaux sociaux et partager certaines publications ou liens avec tes proches, dont celui du guide interactif Quand ton parent a un trouble mental.