Les troubles mentaux

On ne sait pas encore exactement pourquoi certaines personnes développent un trouble mental, alors que d’autres non. Il existe en général beaucoup de causes possibles réunies et celles-ci varient d’une personne à l’autre.

Les troubles mentaux s’expliquent le plus souvent par une combinaison de facteurs liés aux caractéristiques biologiques de la personne, à sa famille, à son environnement, à sa culture, à sa façon de penser et à son mode de vie. Certains facteurs peuvent augmenter le risque de développer un trouble mental (facteurs de risque) et d’autres peuvent le réduire (facteurs de protection).

Voici quelques exemples de facteurs de risque :

  • L’hérédité, c’est-à-dire le fait que d’autres personnes de la famille sont ou ont été atteintes de troubles mentaux;
  • Des facteurs psychologiques comme une faible estime de soi, une difficulté à s’adapter aux différentes situations de la vie ou un perfectionnisme très élevé;
  • Des problèmes de santé physique chroniques (ex. : cancer);
  • Des facteurs de stress présents dans la vie de la personne qui peuvent être liés à son environnement familial (ex. : décès d’un·e proche), social (ex. : isolement) et professionnel ou financier (ex. : perte d’emploi, faibles revenus);
  • Des événements de vie traumatisants (ex. : abus sexuel dans l’enfance);
  • La dépendance à l’alcool, aux drogues ou aux jeux de hasard et d’argent.

Un trouble mental ne peut donc pas être causé que par UN seul facteur spécifique et la personne atteinte n’est pas à blâmer.

Les facteurs de protection, qui peuvent diminuer le risque qu’une personne développe un trouble mental, peuvent quant à eux être liés aux caractéristiques individuelles (ex. : avoir une bonne santé physique), familiales (ex. : relations positives) ou sociales (ex. : avoir du soutien dans son entourage) de la personne.

Quand une personne présente plus de facteurs de risque que de facteurs
de protection, comme c’est le cas sur ce schéma, elle devient
à risque de développer un trouble mental.

Certains facteurs de risque et de protection ne peuvent pas être modifiés
(ex. : l’hérédité, les événements du passé), mais d’autres peuvent
l’être, par exemple, nos pensées et nos comportements face à une situation.

ATTENTION!
Même si on ne sait pas exactement ce qui cause les troubles mentaux, on sait que CE N’EST PAS DE TA FAUTE ! Tu n’es pas la cause du trouble mental de ton parent et tu n’es pas responsable de son rétablissement.

« Au début, je pensais que ça venait de moi, que c’était ma faute si elle était comme ça… J’étais persuadée que j’avais fait quelque chose de pas correct. Mais à la longue, j’ai compris que c’était autre chose qui avait causé ça. Pour ma mère c’était la drogue. Alors j’ai su que je ne pouvais pas empêcher ce qui se passait, que c’était à elle de choisir de s’aider. Mon rôle à moi, c’est de lui montrer que je suis là si elle en a besoin. On peut pas aider quelqu’un qui ne veut pas être aidé. »

Marianne, 21 ans

→ Voir d’autres témoignages.

Est-ce que tu pourrais développer le même trouble que ton parent?

C’est une des préoccupations la plus couramment exprimée par les jeunes dont un parent a un trouble mental. Voici 4 choses à savoir au sujet de celle-ci :

 

Le fait d’avoir un parent avec un trouble mental ne veut pas dire que tu développeras certainement les mêmes difficultés que lui.

Le fait d’avoir un parent atteint d’un trouble mental n’entraîne pas systématiquement le développement d’un trouble mental. Même si tu trouves que tu ressembles à ton parent ou que d’autres personnes te disent que tu lui ressembles, cela ne signifie pas que tu auras forcément les mêmes difficultés que lui. Il y a beaucoup de causes à l’origine des troubles mentaux. Il faut toujours plusieurs facteurs de risque combinés pour qu’un trouble apparaisse et il y a toujours des facteurs de protection qui peuvent être mis en place pour limiter le risque.

 

Il existe des facteurs de protection qui permettent d’être résilient·e.

Être résilient·e signifie être capable de se remettre, de s’adapter et de se développer positivement alors que l’on est confronté·e à une situation représentant un stress ou un risque important. Même si les jeunes qui ont un parent atteint d’un trouble mental sont plus à risque de développer à leur tour des problèmes de santé mentale (comparativement aux jeunes dont les parents n’ont jamais eu de trouble), sache que beaucoup d’entre eux·elles sont résilient·e·s.

Les études scientifiques dans le domaine ont permis d’identifier plusieurs caractéristiques importantes chez ces jeunes qui leur permettent de se développer sainement et d’avoir une bonne santé mentale, malgré les défis (ex. : être actif·ve, avoir une ou plusieurs relations de confiance avec des adultes significatif·ve·s, connaitre ses forces personnelles et ses limites).

> Consulte le thème Prendre soin de toi pour en savoir plus.

 

Tout le monde peut avoir des émotions négatives. C’est normal et ce n’est pas le signe d’un trouble mental.

Tu pourrais avoir l’impression, quand tu te sens triste, irritable ou stressé·e que tu es toi aussi en train de développer des problèmes de santé mentale. Mais ces émotions sont normales et passent avec le temps, en général.

Cela étant dit, il arrive parfois que ces émotions s’installent plus durablement et s’intensifient. Certaines pensées (ex. : inquiétudes) ou certains comportements (ex. : consommation) peuvent aussi prendre beaucoup de place dans ta vie. Si tu t’inquiètes ou si tu vis ce genre de choses, c’est peut-être parce que tu traverses quelque chose qui est difficile d’affronter seul·e. Tu pourrais avoir besoin d’aide pour gérer tout cela. Utilise notre outil  >>Fais le point sur ton stress<<  pour faire le point sur ton niveau de stress. Tu peux aussi utiliser le questionnaire en ligne de Jeunesse, j’écoute qui vise à guider ta réflexion sur la tristesse que tu pourrais ressentir parfois et à découvrir des ressources qui pourraient t’aider.

 

Parler de ce qu’on vit peut vraiment aider.

Nous connaissons de nombreux·ses jeunes pour qui le fait d’avoir parlé de ce qu’il·elle·s vivent les a vraiment aidé·e·s! Tu peux parler à des personnes que tu connais et en qui tu as confiance ou bien à un·e professionnel·le ou intervenant·e qualifié·e (ex. : psychologue). Utilise notre outil   >>Ton cercle de soutien<<  pour réfléchir aux personnes à qui tu peux demander de l’aide.

> Consulte aussi la page des ressources pour en trouver une qui répondrait le mieux à tes besoins.

> Pour une aide immédiate, compose Info-Social au 8-1-1.

« Cette bâtisse est présente pour ceux qui ont besoin d’aide avec différents professionnels. Il y a des ressources extérieures disponibles lorsqu’on a besoin d’aide pour faire face aux défis. Parler et s’ouvrir est important pour mieux vivre et s’épanouir au quotidien. Vers 16 ans, j’ai consulté pour pouvoir me sentir mieux. Ça procure un bien-être de parler avec des professionnels de la santé. »

Claudia, 24 ans

→ Voir d’autres témoignages.

Tu ne sais pas trop comment parler de ce que tu vis?